Cap sur une Hokkaido enneigée histoire de mettre à l’épreuve la Mazda MX‑5 RF dans des conditions extrêmes.
Me voilà bien tenté de faire demi-tour, de retourner chez Mazda pour emprunter un CX-5 ou un CX-3, un véhicule à traction intégrale i-Activ. Hokkaido, l’île la plus septentrionale du Japon, disparaît sous un manteau de neige. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. Et je suis au volant d’une Mazda MX-5.
Vu les circonstances, une décapotable surbaissée à roues arrière motrices n’est pas le mode de transport idéal. Mais il s’agit de la MX-5 RF, dont le toit rétractable en fait une véritable voiture sport toutes saisons. Ou, du moins, c’est ce que je veux vérifier. Comme toutes les Mazda, ce véhicule a été mis à l’épreuve à Hokkaido, sur les pistes de Kenbuchi, le site d’essai de Mazda.
« La route est couverte de neige et de glace compactées que je dois d’abord apprivoiser. Après quelques tâtonnements, je découvre que la deuxième vitesse en mode manuel est le meilleur moyen de démarrer. »
D’un coup de pied, je vérifie la pression des pneus d’hiver. J’appuie ensuite sur le commutateur du siège chauffant (une option pratique par de telles températures), et c’est parti! La route est couverte de neige et de glace compactées que je dois d’abord apprivoiser. Après quelques tâtonnements, je découvre que la deuxième vitesse en mode manuel, accessible à l’aide de la manette montée sur la colonne de direction, est la meilleure façon d’aller de l’avant. En fait, le mode manuel semble mieux adapté aux conditions, car il me permet de passer les vitesses plus tôt afin d’éviter le patinage des roues motrices. La tentation de faire quelques dérapages est grande, cependant, j’approche du temple shintoïste de Kenbuchi et ce n’est pas l’endroit idéal pour ce type de facétie. Je descends pour faire sonner la cloche du temple qui est censée porter chance, ce dont j’ai grandement besoin.
À l’approche de la nuit, la visibilité baisse et je décide de prendre l’autoroute d’Hokkaido jusqu’à Sapporo et de m’y arrêter pour la nuit. À vitesse plus élevée sur l’asphalte dégagé, la RF est très raffinée. Le toit fermé, le bruit extérieur est réduit au minimum et le trajet passe vite.
Sapporo est une ville de près de deux millions d’habitants aguerris, où l’hiver est adouci au moyen d’exploits d’ingénierie qui défient la météo, comme des chaussées et des trottoirs chauffés. Je gare la voiture dans le stationnement automatisé de l’hôtel. Ayant placé la voiture sur une plaque tournante, je regarde bouche bée des robots l’emporter vers un endroit secret. J’ai une excellente raison de laisser la voiture au garage : la première brasserie japonaise, fondée en 1876. La bière Sapporo se boit fort bien avec un bon bol de ramen bien chaud.
Le lendemain se lève sur un ciel sans nuage et, malgré les -10 °C, je décide de profiter du soleil pendant qu’il dure et d’ouvrir le toit de la RF. Ayant fait chauffer le moteur (et les sièges), j’appuie sur le commutateur et 13 secondes plus tard, le toit est rangé au terme d’un ballet mécanique qui suscite l’approbation et l’incrédulité des témoins.
« J’appuie sur le commutateur et 13 secondes plus tard, le toit est rangé au terme d’un ballet mécanique qui suscite l’approbation et l’incrédulité des témoins. »
Équipé d’un chapeau et de gants, le chauffage à fond et le postérieur bien au chaud, je quitte Sapporo. Protégé du bruit par le déflecteur de vent intégré, ce n’est qu’en atteignant le col de Nakayama, à une heure au sud, que la neige qui s’est mise à tomber m’oblige à remettre le toit en place. Je roule presque au pas afin de laisser le mécanisme du toit exécuter la manœuvre de précision en sens inverse. Bien vite, la chaleur de l’habitacle douillet me laisse adopter une tenue plus légère.
À cette période de l’année, la neige est l’attraction principale d’Hokkaido. Réputées pour la meilleure poudreuse de la planète, de nombreuses stations de ski attirent des visiteurs du monde entier. L’une des plus prisées est Niseko. Cette région en plein essor voit le nombre de restaurants raffinés, d’hôtels et de maisons de luxe croître chaque année. C’est le Whistler japonais.
Texte Nik Berg / Images Eric Micotto
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