Moteurs immortels

INNOVATE

Moteurs immortels

À l’heure où Mazda ouvre un nouveau chapitre du moteur rotatif, nous rencontrons les spécialistes du monde entier qui ont permis à ce patrimoine unique de perdurer.

En matière d’entretien et de maintenance, il n’y a pas mieux pour un véhicule Mazda moderne que les mains d’un concessionnaire agréé, dont les compétences et les connaissances sont le prolongement direct du savoir-faire artisanal takumi qui entre dans la fabrication de chaque véhicule.

Pour le moteur rotatif Mazda, cependant, les concessionnaires agréés ne représentent que la moitié de l’histoire. Cette ingénieuse invention technique a donné naissance à une communauté mondiale de passionnés, conducteurs et ingénieurs, qui consacrent leur vie à la personnalisation et à l’adaptation de ces moteurs uniques.

Alors que ce moteur fait à nouveau les gros titres avec l’arrivée du concept Mazda Iconic SP et de son système VÉ rotatif à deux rotors et plusieurs carburants, Mazda Monde rend visite à plusieurs garages spécialistes du moteur rotatif pour découvrir comment ils ont fait perdurer le moteur rotatif.

Le soliste

Yoshiya Yajima :
NepTune SPEED, États-Unis

« L’attrait du moteur rotatif réside dans sa musique unique et la sensation de rotation à haut régime. »

Yoshiya Yajima, NepTune Speed, États-Unis

Pour Yoshi, un seul chemin a jamais semblé droit et juste, même s’il s’est finalement avéré être un chemin elliptique. « Depuis mon enfance, je suis passionné par les voitures et l’ingénierie mécanique », dit Yoshi, le propriétaire de NepTune SPEED, un atelier californien de réparation et de modification de voitures japonaises, spécialiste des Mazda et des moteurs rotatifs.

Pour cet homme et sa machine, le chemin a commencé au Japon. Son poste d’ingénieur en systèmes de contrôle chez un fabricant de tôles a conduit Yoshi à modifier sa voiture : « J’aimais bien fabriquer des pièces en utilisant les machines de l’entreprise », dit-il. Lorsque Yoshi a été muté aux États-Unis en 1996, inspiré par la voiture d’un ami au Japon, il a acheté une Mazda RX‑7 décapotable de 1991 : « L’attrait du moteur rotatif réside dans sa musique unique, qui rappelle celle d’un moteur à deux temps, et dans la sensation de rotation à haut régime. »

Ayant appris à entretenir et à reconstruire ces véhicules, en 2006, il a ouvert NepTune SPEED à Huntington Beach. C’est aujourd’hui une référence pour le milieu des rotatifs en Californie, en particulier pour les RX‑7 et les RX‑8. « Le climat fait que les voitures restent en bon état, et de nombreux modèles rotatifs des années 1970 à 1990 se rassemblent ici, notamment pour le SevenStock qui a lieu chaque année. »

Ce passionné de 56 ans s’est donné pour mission de prolonger la durée de vie des moteurs rotatifs vieillissants en améliorant les bases, mais il aime aussi maximiser leur potentiel sportif, souvent grâce à un turbo. Il a même conçu un moteur Bridgeport de 320 ch pour sa propre voiture. « J’espère que Mazda va sortir des modèles hybrides à moteur rotatif plus perfectionnés, déclare Yoshi. Et que le moteur rotatif sera encore utilisé pendant longtemps. »


le duo

John van ’t Hoff & Midas van der Ploeg :
R&P Performance, Pays-Bas

« Nous voulons continuer à faire tourner les rotatifs, à les réparer et à satisfaire nos clients. »

John van ’t Hoff, R&P Performance, Pays-bas

Leur passion pour les voitures japonaises a rapproché John et Midas – et Rotors & Pistons est né quelques semaines plus tard, en 2017. Les amis l’ont d’abord pensé comme un espace pour travailler sur leurs propres projets. Midas, 28 ans, ingénieur dans l’armée, possédait une Mazda RX‑8, sa toute première voiture; John, 34 ans, commercial chez des concessionnaires, en avait eu plusieurs. Tous deux étant assez doués pour réparer et modifier des voitures, ils ont décidé d’en faire leur métier.

À Zuid-Beijerland, au sud de Rotterdam, R&P Performance est ouvert deux soirs par semaine. L’entreprise est fréquentée par des amateurs qui souhaitent personnaliser leur véhicule rotatif. « Le moteur rotatif a un gros potentiel, dit John. Dans la mesure du possible, nous voulons continuer à faire tourner les moteurs rotatifs et, bien sûr, satisfaire nos clients. »

Pour certains clients fanatiques, ils sont amenés à modifier pratiquement chaque centimètre d’une voiture. Quoi qu’il en soit, ils sont férus de technologie. » Nous aimons être différents, et c’est exactement ce que sont les rotatifs », s’enthousiasme John à propos du patrimoine de Mazda. « Notre modèle préféré est la RX‑7 FD, qui offre d’excellentes possibilités de préparation. Quant au moteur de la Mazda 787B, il produit l’un des plus beaux sons jamais émis par une voiture. C’est pourquoi l’idée d’une nouvelle génération de technologie rotative de la part de Mazda les enthousiasme : « Elle permettra de garder en vie l’esprit rotatif. »


La Mazda 787B, reine des rotatives

Appuyer sur le bouton pour entendre la Mazda 787B à plein régime.

Le feulement légendaire du moteur de la Mazda 787B qui remporta les 24 Heures du Mans est sans doute l’apogée de l’histoire du moteur rotatif. Aucune autre voiture à moteur rotatif n’avait jamais remporté l’éprouvante épreuve d’endurance européenne jusqu’à ce que la Mazda 787B franchisse victorieusement la ligne en 1991. Le moteur, bien sûr, n’était pas un rotatif ordinaire ; il s’agissait du fameux R26B à quatre rotors de 2,6 litres et 700 ch, conçu pour les prototypes et pour gagner Le Mans. Quelque 33 ans plus tard, le 787B est exposé au Musée Mazda, mais pour écouter son rugissement unique, il suffit d’appuyer sur le bouton.


la SYMPHONie

Simon Ioannou et son équipe :
Promaz Automotive, Australie

« Si vous repoussez les limites, vous cassez et vous apprenez. »

Simon Ioannou, Promaz Automotive, Australie

De temps en temps, un vrombissement sourd caractéristique trahit le trésor caché parmi les ruelles tranquilles de Thomastown. Connu pour ses rénovations de hautes performances et ses étonnants modèles de course, Promaz Automotive se trouve à une demi-heure à peine du centre-ville de Melbourne. C’est le spécialiste des moteurs rotatifs, Simon Ioannou, qui est à sa tête.

Simon, qui a 50 ans, a grandi en faisant du dragster avec son père sur le circuit local. Puis, à l’adolescence, il a fait son apprentissage de mécanicien. Le son des moteurs rotatifs l’a séduit, et leur douceur à haut régime l’a rendu accro. Ses expériences avec sa propre Mazda RX‑3 de 1974 l’ont conduit à travailler dans un garage spécialiste des moteurs rotatifs, avant qu’il ne crée Promaz en 1999.

Le vaste atelier est entièrement équipé, avec des installations couvrant l’usinage des pièces, le réglage des moteurs, la fabrication sur mesure et deux bancs d’essai pour mesurer la puissance. Et quelle puissance : de la rutilante RX‑7 FB d’un client à la ProRX‑8 de Simon, une RX‑8 de 1 600 ch, avec laquelle il participe à des courses de dragster Pro Street.

Le patrimoine familial se perpétue d’une génération à l’autre : l’équipe de Promaz compte neuf personnes, dont l’épouse de Simon qui s’occupe des services administratifs, et Olivia, leur fille de 18 ans, qui est tourneuse dans l’atelier. Simon attribue le succès de Promaz à « la passion, à la satisfaction du client et à une quête de la performance : Nous essayons sans cesse de repousser les limites. En poussant, on casse et on apprend. Si vous ne vous remettez pas toujours en question, vous ne progressez pas. »

Le renouveau du moteur rotatif de Mazda correspond à la volonté constante d’amélioration de Simon. « Un moteur rotatif hybride est une excellente idée, déclare-t-il. On a le meilleur des deux mondes : limiter les émissions pour aller avec l’époque, tout en gardant le moteur rotatif en vie. »



Texte Sachin Rao